Ce programme est spécifiquement conçu pour les personnes de plus de 50 ans.
L’objectif ? Non pas une reconversion totale, mais l’ajout d’une couche numérique aux compétences déjà établies des séniors.
Cette initiative vise à lever les barrières de l’âge sur le marché du travail et à intégrer les séniors dans l’économie digitale.
Pour détailler l’approche d’Oreegami, interview de Yann Gabay, son Président.
Question : Yann Gabay, merci de nous consacrer du temps. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans des formations spécifiquement conçues pour les personnes de plus de 50 ans ?
Yann Gabay : La mission d’Oreegami, c’est de révéler les talents pour favoriser l’égalité des chances. Nous avons toujours cherché à lutter contre toutes les formes de discrimination, qu’elles soient d’âge, liées au handicap, à l’origine sociale ou ethnique. La discrimination liée à l’âge est aujourd’hui un enjeu de société en France. Dans nos promotions « classiques », nous voyons régulièrement des personnes de plus de 50 ans, et nous constatons à quel point il leur est difficile de retrouver une place sur le marché du travail à cet âge. Nous avons donc décidé de mettre en place une approche particulière qui mise sur les expertises et les compétences métiers des séniors.
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Qu’est-ce qui rend votre programme pour séniors unique par rapport aux autres offres de formation ?
Yann Gabay : Nous avons choisi de ne pas reconvertir entièrement les séniors, mais de les upgrader. Ils ont déjà un bagage important et notre objectif est de valoriser leur expérience passée en ajoutant une dimension numérique à leurs compétences. Par exemple, prendre des professionnels de la communication ou du commerce, et les former aux outils digitaux pour qu’ils puissent continuer dans leur secteur, mais de manière plus pertinente par rapport aux attentes des entreprises.
Comment se déroule concrètement ce programme de formation ?
Yann Gabay : Le programme est pensé sur-mesure. Les séniors qui le suivent ne se retrouvent pas en concurrence avec les jeunes diplômés. Nous offrons une immersion dans l’écosystème des start-ups après un cycle de formation intense, ce qui permet de casser les préjugés des deux côtés : ceux des séniors sur les start-ups et vice-versa. Cette immersion leur permet d’apporter leur expérience tout en apprenant dans un environnement nouveau.
Ce que vous décrivez-là, c’est le programme Rebond Numérique, c’est bien ça ?
Yann Gabay : Oui, le programme Rebond Numérique est particulièrement innovant et ciblé.
« Il est conçu pour aider les séniors à augmenter leurs compétences existantes sans les reconvertir : pourquoi leur apprendre un nouveau métier alors qu’ils maîtrisent parfaitement le leur ? »
En gros, il s’agit d’améliorer leurs aptitudes dans leurs domaines d’origine en y ajoutant une couche de compétences digitales. Ce qui est intéressant dans Rebond Numérique, c’est qu’il ne s’agit pas simplement de suivre des cours traditionnels. Les participants entrent dans une dynamique active avec une immersion dans un écosystème de start-ups, ce qui les aide à s’adapter à de nouvelles cultures d’entreprise tout en valorisant leur expérience passée.
Quel a été l’impact jusqu’à présent de cette initiative ?
Yann Gabay : Nous avons déjà accompagné plus de 100 personnes dans le département des Hauts-de-Seine avec ce programme. Le succès est tel que nous envisageons d’étendre ce modèle à d’autres régions. Ce territoire des formations séniors est aujourd’hui très peu exploré. Nous voyons un potentiel énorme pour pérenniser et développer ces formations.
Vous mentionnez l’intégration de technologies comme l’IA et le no-code dans vos programmes. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Yann Gabay : Absolument. L’IA et le no-code sont des technologies indispensables pour l’avenir de nombreux métiers. Nous avons donc décidé d’intégrer ces outils dans nos formations à destination des séniors.
« L’idée est de doter nos participants avec des compétences qui sont non seulement à la pointe de l’innovation, mais qui leur permette aussi de repenser leur métier sous un angle nouveau »
Par exemple, en automatisant certains processus, ils peuvent libérer du temps pour des tâches plus stratégiques. Nous voyons l’IA comme un amplificateur des compétences existantes, pour les séniors qui possèdent déjà une compréhension approfondie des processus métier, cela leur permet de prendre le rôle de leader en matière d’innovation dans leurs entreprises respectives.
Quels sont les défis que vous rencontrez dans le développement de ces programmes ?
Yann Gabay : Le développement de ces programmes pour séniors est une entreprise ambitieuse qui présente plusieurs défis.
Premièrement, le financement est un obstacle majeur. Pour atteindre notre objectif d’expansion au-delà du département des Hauts-de-Seine, qui a été notre département pilote grâce aux financements de la DRIEETS, nous devons garantir des sources de financement stables et pérennes. Cela implique non seulement de répondre aux appels à projets régionaux, mais aussi de convaincre les décideurs locaux du potentiel transformateur de ces programmes. Frapper aux portes des Conseils Régionaux nécessite du temps et des ressources, mais c’est essentiel pour déployer nos formations dans d’autres territoires.
Deuxièmement, il y a un défi, que nous maîtrisons beaucoup mieux car c’est notre métier, c’est l’adaptation des contenus de formation pour qu’ils soient pertinents à la fois sur le plan technique et en phase avec les réalités du marché du travail.
« Intégrer des technologies émergentes telles que l’IA et le no-code nécessite une veille continue qui influe en temps réel sur nos contenus pédagogiques, pour s’assurer qu’ils répondent aux besoins actuels des entreprises »
Troisièmement, nous devons aussi faire face aux préjugés existants, tant de la part des entreprises que des participants eux-mêmes. Beaucoup d’organisations hésitent encore à investir dans les compétences numériques des séniors, craignant qu’ils ne puissent pas adopter facilement de nouvelles technologies. De même, certains séniors doutent de leur capacité à maîtriser ces outils technologiques. Surmonter ces préjugés et changer les mentalités est un défi quotidien !
Enfin, nous nous efforçons de créer un réseau solide avec le secteur privé, notamment avec les start-ups, pour offrir des immersions professionnelles enrichissantes. Cultiver ces partenariats est indispensable pour garantir que nos participants puissent appliquer directement leurs nouvelles compétences dans des contextes réels et innovants.
En se projetant dans le futur, quel impact attendez-vous de ces formations ?
Yann Gabay : Nous croyons fermement que l’âge ne doit pas être un obstacle à l’apprentissage. Nous avons trouvé le moyen de donner une voix et un rôle aux séniors dans le monde numérique. En fusionnant les forces de toutes les générations, nous pouvons créer un monde du travail plus inclusif et performant. C’est cela, l’égalité des chances.
Formation Rebond Numérique
Une formation d’excellence plébiscitée par les cadres qui veulent upskiller (augmenter) leurs compétences digitales.