Qui de mieux que les intervenants Oreegami pour répondre aux questions que se posent les entreprises dans cette nouvelle ère digitale ?
Avec l’IA qui devient accessible à tous en 2025, le champ de possibles du no-code s’élargit encore plus, non seulement pour Arthur, mais aussi pour les entreprises. Aujourd’hui freelance, Arthur dispense des cours sur le no-code aux apprenants d’Oreegami.
Nous l’avons interrogé sur les opportunités que présente le no-code pour les entreprises, quelle que soit leur taille.

Arthur Soustelle, – Expert automatisation / no-code
Bonjour Arthur, c’est quoi ta définition du no-code ?
Arthur : Je parle très peu de no-code et davantage de programmation visuelle. Je trouve que le terme est beaucoup plus professionnalisant et moins ‘marketing’. Donc pour moi, c’est créer des applications ou des solutions digitales en s’abstenant de complexités techniques, sans forcément de formation initiale. Avec l’envie d’apprendre et une bonne dose de détermination, on peut y arriver et même devenir expert. J’en suis le parfait exemple. En revanche, cela prend plus de temps que de suivre une formation.
Pour les entreprises, qu’est-ce que le no-code leur permet d’accomplir ?
Arthur : Ça apporte un vrai soutien économique et de vraies options. Le no-code permet de créer des solutions fonctionnelles, maintenables et scalables, à un coût acceptable, ce qui est loin d’être négligeable lorsque l’on voit les coupes budgétaires que subissent tous les secteurs.
Par exemple, une application à 15 000 euros en no-code coûterait 3 à 4 fois plus cher en développement classique. Pour des applications métiers en interne où on a besoin d’aller vite sans trop se soucier du design, le no-code à toute sa place. Par contre, pour un projet où l’on recherche du ‘pixel perfect’, pour le grand public par exemple, le no-code est moins intéressant, car cela va demander énormément de temps, presque autant qu’un développeur. Quand bien même, le coût financier d’une personne qui fait du no-code restera forcément beaucoup plus bas qu’une personne qui fait du développement.
On entend davantage parler de l’IA que du no-code bien qu’ils soient complémentaires. À ton avis, pourquoi ?
Arthur : L’Intelligence Artificielle fait davantage vendre, et surtout, c’est plus accessible. L’IA a un côté magique et offre des résultats rapides… Mais si on revient quatre ans en arrière, on tenait exactement le même discours sur le no-code : « C’est incroyable, on peut créer une application sans coder ! » Mais force est de constater que le no-code a été absorbé par l’IA, et c’est normal. Aujourd’hui, avec un prompt, on peut avoir un résultat exploitable en quelques secondes contre deux ou trois heures en no-code. Donc il y a un vrai effet ‘waouh’. Cependant, si on veut créer une application ou une automatisation, l’IA va être ‘mignonne’, à savoir qu’elle pourra guider un petit peu, mais elle ne va pas faire le fondement des choses. Le no-code restera la brique principale.
Selon toi, quelle est la personne la mieux placée dans une entreprise pour se saisir du no-code ? Ou faut-il faire appel à une ressource externe, une agence, upskiller des collaborateurs ?
Arthur : Ça va dépendre de deux critères : l’investissement financier et le temps imparti. L’agence sera certes plus onéreuse, mais ce sont de vrais experts. Elle ira donc plus vite et sera très réactive. Prendre quelqu’un en alternance, c’est intéressant aussi, car c’est un investissement sur le long terme, qui sera forcément rentabilisé. Par contre, la personne ne sera pas experte tout de suite. Et en interne, on observe souvent quelques « champions » qui vont mettre les mains dans le cambouis. Ce n’est pas leur métier, ils sont avant tout des chefs de produit, chefs de projet, marketeurs… Bref, ils ne sont pas ‘tech’, mais ils se lancent. On les appelle les « no-code citizens ». Là aussi, c’est intéressant, mais cela peut prendre du temps, donc si le besoin est pressant, il vaut mieux tabler sur une agence ou un expert en freelance. Sinon, le meilleur investissement sur le long terme reste d’avoir une personne en interne qui apprend au fil de l’eau.
D’après tes observations, quel est le degré de maturité des entreprises vis-à-vis des opportunités qu’offrent l’IA et le no-code ?
Arthur : Déjà, je peux donner un chiffre : sur les six derniers mois, je n’ai remonté qu’une quinzaine d’offres d’emploi dans lesquelles le mot ‘no-code’ apparaissait. C’est très peu… On peut dire que la maturité augmente puisque de facto le métier n’existait pas encore, il y a quatre ans, et que le métier de ‘Product Builder no-code’ est à présent reconnu par France Compétences depuis décembre 2023. De plus, quand on sait qu’à peu près 30% des entreprises en France n’ont toujours pas de CRM, la marche à franchir reste haute. Les entreprises qui ont un board digital ont très souvent connaissance du no-code, mais ça ne va pas plus loin.
Qu’est-ce qui freine cette adoption massive du no-code au sein des entreprises ?
Cela tient en grande partie à la conjoncture économique, qui n’est pas optimale. Si on était dans une période plus prospère économiquement, les choses seraient différentes. Aux USA, la notion de programmation visuelle est déjà beaucoup plus importante parce qu’ils sont davantage dans une logique d’investissement.
En France, on est freiné par la logique qui veut que l’informatique, le digital, ce sont des dépenses. Certes, il faut payer des licences, payer quelqu’un pour le faire, mais lorsque tu investis 5 000 euros, tu récoltes 30 fois plus.Donc, à un moment, il faut prendre le risque. A contrario, les entreprises qui commencent à mettre un pied dans le no-code y vont très fort parce qu’elles savent que la scalabilité est juste infinie. Ça ne leur coûte quasiment rien et ça leur fait gagner de l’argent, donc le ROI est là.
As-tu un exemple d’entreprise qui a su tirer parti de no-code ?
Arthur : Bien sûr, car ces entreprises ont tendance à le marketer très fort. Je pense à une boîte à Montpellier qui scandait que ‘chez eux, ils avaient tout optimisé grâce à l’automatisation pour bien mieux travailler’ ! Cela devient un vrai levier pour booster leur marque employeur. Je trouve ça chouette. J’ai aussi l’exemple d’une connaissance qui était Data Analyst dans une boîte, et qui est devenu CTO parce que la boîte faisait de full no-code. Ils ont explosé le marché ! Pourquoi ? Parce qu’ils étaient d’une réactivité folle grâce à l’automatisation. Ils étaient capables de répondre tellement vite aux besoins de leurs clients, de fluidifier la partie commerciale en interne et d’exploser sur le SEO qu’ils ont mangé tout le monde. Cette boîte en question, Ma Nouvelle Assurance, a fait une hyper croissance en quatre ans, ce qui est énorme !
Plus largement, quels bénéfices une entreprise pourrait-elle tirer en développant par exemple une stratégie marketing autour du no-code ?
Arthur : Typiquement en marketing, je pense à la veille concurrentielle. On peut automatiser beaucoup de choses : créer automatiquement du contenu avec de l’IA, absorber le contenu de ses concurrents, créer des dashboards automatiques, optimiser son référencement naturel, produire des posts LinkedIn, créer des vidéos, générer des présentations, etc. Mais le no-code peut aussi être pertinent à tous les niveaux : support client, commerciaux, opérations, finance…
Côté ROI, si on prend le cas de l’alternance, par exemple un alternant Oreegami, cela va coûter 1 800 € max par mois (soit un peu plus de 20 000 € l’année), et il n’y a pas de charges. Tu as une ressource technique et ultra flexible, qui peut permettre de créer une application ou qui va développer une solution sous un, deux, voire trois mois. Une agence, elle, pour une application va te demander entre 15 et 20 000 €. Le calcul est vite fait, l’alternance va vite être rentabilisée.
Inversement, qu’est-ce que les entreprises auraient-elles à perdre si elles n’activaient pas ce levier qu’est le no-code ?
Arthur : Je vais reprendre l’exemple de Ma Nouvelle Assurance pour expliquer mon propos. À mon sens, le risque pour une boîte qui ne se met pas au no-code et à l’IA (parce que j’associe les deux), c’est de perdre en parts de marché. Cette boîte a ‘mangé’ une grande partie de ses concurrents. Mais c’est aussi prendre le risque de perdre en performance et en agilité.
90% des usagers d’outils no-code / low-code pensent que leur entreprise n’aurait jamais pu se développer aussi rapidement sans ces outils.
Etude Zapier, 2021
Quand on enseigne sur un secteur qui bouge aussi vite, comment on reste à jour pour proposer des cours qui tiennent compte de toutes les évolutions et qui restent adaptés aux besoins concrets des entreprises ?
Arthur : Je suis littéralement en veille 24/7 et je m’oblige à tester toutes les nouveautés, quitte à ce que ce soit difficile à suivre, mais c’est nécessaire pour fournir un travail de qualité. J’automatise aussi ma veille bien évidemment, notamment celle provenant des éditeurs. Et pour les entreprises, je pense qu’il faut les évangéliser. Il faut que les équipes prennent du recul sur leur quotidien et se rendent compte que les tâches qu’ils font manuellement depuis des années peuvent être automatisées, et donc gagner en performance. Il faut aussi que les entreprises s’ouvrent sur de nouvelles perspectives : dépenser 50 000 € pour un dév n’est plus la seule option.
37% des usagers de technologies no-code / low-code économiseraient entre 10 et 20 heures de travail chaque semaine.
Etude Zapier, 2021
Cette évangélisation passe par des lives sur LinkedIn et YouTube, des conférences, le No Code Summit, des articles tels que celui-ci par exemple. Toutes les petites actions sont bonnes à prendre, car il faut bien se rendre compte que le no-code, c’est une bulle de 15 000 – 20 000 personnes… et qui ne sont pas les plus ‘communicants’. Donc tout repose sur l’éclatement de cette bulle pour acculturer les entreprises aux opportunités que présentent l’IA et le no-code.
Intégrez un talent IA et Nocode dans votre entreprise
Bénéficiez de collaborateurs rompus aux technologies IA et No Code, un avantage concurrentiel significatif dans les années à venir. Notre équipe vous accompagne dans toutes les dimensions de vos projets IA en équilibrant innovation, rentabilité et responsabilité sociale, et vous guide dans ce nouveau paysage.
/
Les derniers articles publiés 📢
- Jérémy François, l’expert en IA, No-code et Growth MarketingJérémy est en effet à la tête de Self Upgrade, une communauté qui accompagne les entreprises et créateurs de contenu dans leur transformation digitale au travers de formations, du conseil et même un podcast. Cet ambassadeur de Vivatech 2025, qui a à ce jour formé plus de 1 500 professionnels, enseigne l’IA et le no-code chez Oreegami
- Interview de Souraj, expert en data marketing et intervenant chez OreegamiSouraj aborde pour nous les thématiques essentielles pour comprendre la data, telles que la « first party data », la réglementation RGPD, l’optimisation du retour sur investissement (ROI) et des conseils aux entreprises pour mieux exploiter leurs data.
- No-Code et IA, les entreprises ont tout à gagner : Interview avec Arthur SoustelleAvec l’IA qui devient accessible à tous en 2025, le champ de possibles du no-code s’élargit encore plus pour les entreprises.
- Oui, votre entreprise peut tirer parti de l’IA et du no code, en voici quelques cas d’usageL’IA et le no code rendent possible des applications qui vont de l’automatisation des tâches quotidiennes à l’analyse de données et la prévision des tendances. Si vous ignoriez comment tirer profit de l’IA et du no code, pas de panique ! Nous avons recensé quelques uns des cas usages concrets de l’IA en entreprise développés par les apprenants Oreegami